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L’enseignement à distance au sein du groupe HackSchooling basé sur le concept de la présence à 3 niveaux : présence cognitive, présence de l’enseignant et présence sociale.

Une des raisons principales qui pousse aujourd’hui un élève à souhaiter suivre un enseignement à distance est la volonté de s’extirper du groupe (une classe ou un établissement). Les spécialistes du fonctionnement du groupe se sont penchés sur le sujet et dès les premiers travaux de Bion (1961) il a été démontré que la résistance forte bloquant provisoirement ou durablement le mécanisme psychique d’apprentissage de l’élève est liée à la vie de groupe. C’est ainsi que dans une classe, l’agressivité, la passivité ou la fuite peuvent représenter des réactions défensives irrationnelles qui amènent l’élève à se mettre en retrait, à se démotiver et donc à décrocher sur le plan scolaire. Pour Boimare (2014), il s’agit alors simplement d’une manière de fuir la frustration inhérente à tout apprentissage. 

L’enseignant doit alors jouer un rôle prépondérant dans la mise en place d’un groupe de travail visant à “faire du lien” au sein de la classe afin que celle-ci soit en position d’apprentissage. Il doit proposer les conditions optimales afin de permettre à chaque élève de prendre confiance sur le plan relationnel, en limitant les réactions négatives de l’élève dans un premier temps puis en orientant les échanges sur l’effort d’appartenance à un groupe de travail et de pensée dans un second temps. 

Ce travail d’écoute et d’individualisation peut s’avérer complexe dans une classe traditionnelle alors lorsque nous rajoutons l’outil numérique et l’enseignement à distance, les méthodes visant à recréer un cadre coopératif de travail peuvent venir à manquer.  

Dans le cadre de l’enseignement à distance, l’apprentissage coopératif a pour objectif de permettre aux étudiants d’avoir une flexibilité et une individualisation des parcours d’apprentissage optimales tout en bénéficiant d’une communauté d’apprentissage en ligne (Paulsen, 2008). Différentes études ont montré que l’apprentissage coopératif peut être un vecteur de réussite dans l’enseignement à distance si les moyens utilisés, les outils numériques et les structures de cours mises en place respectent les besoins de flexibilité et d’individualisation des élèves. Ainsi, Derycke nous apprenait que s’il apparaît nécessaire de « coopérer pour apprendre », il est tout aussi important “d’apprendre à coopérer” (Derycke, 1991). Il conclut alors son étude en insistant sur l’interdépendance nécessaire entre coopérer et apprendre, plus particulièrement dans l’enseignement à distance, et la nécessité de concevoir des outils et méthodes spécialisés.

La méthode pédagogique Hackschooling, également appliquée au Collège de l’Intention depuis Septembre 2022, repose principalement sur le concept de Community of interest. Ce type d’enseignement consiste à s’appuyer sur une communauté d’élèves qui collaborent et coopèrent pour construire leurs connaissances à l’aide d’outils et d’enseignants. Cela repose sur un triptyque composé de :

  • la présence sociale : l’élève s’identifie à une communauté dans un environnement de confiance
  • la présence cognitive : l’élève est capable de construire et de confirmer des connaissances après la réflexion
  • la présence de l’enseignant : l’enseignant a pour but de concevoir, de faciliter et de diriger les processus de formation.

Par définition, le rôle de l’enseignant et d’un établissement est d’accompagner les élèves dans leurs processus de formation. Pour cela, l’enseignant présente le cours théorique et donne des éléments d’organisation (repères temporels, agenda augmenté, …), il facilite le dialogue entre les apprenants, renforce les connaissances apportées et encourage. Pour finir, il apporte d’autres éléments à la réflexion et dirige les dialogues vers certains points précis.

 
 

La nécessité d’une forme scolaire aménagée et d’une formation spécifique des professeurs à l’enseignement à distance

Cette méthode a d’abord été développée avec HackSchooling pour les élèves en enseignement à distance, communément appelé e-learning dans le domaine de la recherche. L’Union Européenne définit l’e-learning comme étant : « l’utilisation des nouvelles technologies multimédias de l’Internet pour améliorer la qualité de l’apprentissage en facilitant d’une part l’accès à des ressources et à des services, d’autre part les échanges et la collaboration à distance ». En effet, les élèves HackSchooling sont nécessairement en distanciel de part leur profil de sportifs de haut niveau, d’expatriés ou encore d’élèves déscolarisés pour troubles de l’apprentissage (phobie scolaire, phobie sociale, handicap).

Le principal problème du distanciel étant l’absence de contact social, notre objectif est donc de créer une présence virtuelle au travers des outils et de l’animation de cours proposés.  Pour cela, nous favorisons la collaboration et la coopération au sein des cours et en dehors pour les travaux de groupe par exemple. Les travaux de groupe permettent de créer un lien social entre les élèves, de partager les connaissances de chacun, de développer leur sens critique et d’apprendre à formuler et à défendre leurs idées. Pour optimiser ces moments, les professeurs créent les groupes complémentaires en fonction du niveau de chacun, des connaissances qu’ils peuvent apporter aux autres, des capacités d’écriture ou d’expression orale. Cette formation numérique est également idéale pour créer une communauté d’intérêt grâce à la désinhibition que permet le distanciel. Les élèves sont plus enclins à participer et donc à être acteur de leur formation. 

La formation par les pairs pour renforcer la dimension sociale dans l’enseignement à distance

Il a également été démontré que la dimension sociale prend une place importante dans la réussite d’un processus d’apprentissage. La dimension de communauté et la création de liens entre les élèves les poussent à coopérer. Ils sont donc actifs dans leur formation et non passifs comme pourrait l’être un élève d’établissement classique. La participation, l’engagement et l’implication des élèves s’en retrouvent décuplés. Rappelons que certaines études ont démontré qu’être actif et non passif lors de sa formation augmente le taux de mémorisation de 50%.

La coopération permet aux uns d’apporter leurs connaissances aux autres et de consolider leurs connaissances en les partageant. On parle de Social Learning ou encore de Formation par les pairs. Cet apprentissage horizontal permet de développer la bienveillance, la motivation, l’efficacité et renforce la créativité des élèves. Ils travaillent également leurs capacités à s’exprimer à l’oral. D’après le psychologue Albert Bandura, il est bien plus efficace d’apprendre grâce à l’observation, l’imitation d’autant plus si le modèle est une personne proche, d’où l’intérêt de cultiver le lien entre les élèves et de créer une communauté. Les connaissances des élèves sont valorisées ce qui accroit leur motivation et leur engagement. À HackSchooling et au Collège de l’Intention, les classes sont en double niveau. Cela permet aux plus jeunes d’apprendre de leurs aînés et aux plus âgés de revoir les bases pour mieux approfondir les notions. Parfois les deux niveaux sont rassemblés sur un même thème ou sur un point théorique commun à leurs formations. En revanche, le programme de chaque niveau est respecté grâce à l’organisation des cours : lorsque le professeur explique le cours à un niveau, l’autre réalise les exercices et vice versa.

L’apprentissage par l’exercice au service de la présence cognitive

La réalisation d’une quantité importante d’exercice est également un axe important de la méthode d’apprentissage au sein du groupe HackSchooling. Cela permet à l’élève de prendre en main sa scolarité, d’être réellement actif pendant les cours. Au milieu des années 1990, le Center for Creative Leadership de l’Université américaine de Princeton a développé le modèle 70-20-10 qui résulte d’une étude menée sur 200 apprenants. Selon eux, les connaissances qu’ils ont acquis proviennent à 70% de l’activité et de l’expérience, à 20% de leurs interactions sociales et à 10% de leur formation académique. La place importante de l’exercice notamment en groupe à HackSchooling ou au CI suit donc également ce modèle. 

Il a également été démontré que la dimension sociale prend une place importante dans la réussite d’un processus d’apprentissage. La dimension de communauté et la création de liens entre les élèves les poussent à coopérer. Ils sont donc actifs dans leur formation et non passifs comme pourrait l’être un élève d’établissement classique. La participation, l’engagement et l’implication des élèves s’en retrouvent décuplés. Rappelons que certaines études ont démontré qu’être actif et non passif lors de sa formation augmente le taux de mémorisation de 50%.

L’utilisation d’outils numériques

Afin de mettre en place et de renforcer cette présence tri-partite, il est nécessaire d’utiliser des outils performants (voir l’article :  » En quoi la EdTech favorise l’apprentissage »). À HackSchooling, les cours sont dispensés en synchrone et en groupe restreint via Teams (plateforme de visio conférence) afin de renforcer les interactions et la présence, même à distance. L’élève peut participer au cours, questionner l’enseignant et échanger avec ses camarades à n’importe quel moment … Pour les cours, nous utilisons également des tableaux virtuels et interactifs en temps réel. Ces tableaux permettent aux enseignants de diffuser leur contenu de cours et aux élèves de retrouver ces contenus à n’importe quel moment de l’année tout en interagissant de manière synchrone et collective dessus.

Les exercices sont réalisés sur le tableau ce qui permet un suivi constant du professeur et une mise en commun rapide pour la correction. Les élèves peuvent s’inspirer du travail des autres et les professeurs peuvent montrer des exemples de réussite. L’ensemble des livres de cours sont disponibles en ligne et sont également collaboratifs. Le groupe HackSchooling a aussi développé des outils d’organisation comme un agenda augmenté qui permet aux apprenants de renseigner leurs cours et leurs activités extrascolaires dans un agenda numérisé et de visualiser ainsi en temps réel leur temps disponible pour réviser leurs cours ou faire leurs exercices.

Tout est ainsi mis en oeuvre pour favoriser l’engagement des apprenants et accroitre leur motivation pour être acteur de leur formation.